Bien que limitée, le clustering Linux est une technologie qui a le vent en poupe. Elle aide à baisser le coût des supercalculateurs de façon significative. En optimisant la puissance cumulée d'ordinateurs Linux d'entrée de gamme, les clusters Linux peuvent atteindre des vitesses de calcul plus grandes que celles de gros systèmes informatiques. La limite est que procéder de cette façon suppose d'utiliser des ordinateurs dédiés : les PC clustering ne peuvent être utilisés pour aucune autre tâche. Cependant, toute organisation a son propre réseau de PC, exploités au minimum de leurs ressources la plupart du temps. Le but d'IGGI est de trouver des manières d'exploiter cette puissance informatique inutilisée, afin que n'importe quel réseau puisse être transformé en cluster dynamique.

"L'idée est que l'ordinateur de bureau type passe la grande partie de son temps à ne rien exécuter. Et en prenant en compte la puissance de calcul pur d'un ordinateur moderne, la puissance combinée d'un réseau entier de machines est assez impressionnante. IGGI développera une solution intégrée pour tirer parti de cette puissance, afin qu'un poste de travail puisse gérer une application bureautique pendant une minute et exécuter une tâche de calcul distribuée la minute d'après", explique Jacques Vairon du BRGM.

IGGI réunit trois experts en informatique distribuée. L'INRIA, Centre de recherche majeur en science informatique, est le coordinateur du projet, et étudiera les solutions pour contrôler dynamiquement et exploiter les ressources informatiques. Le BRGM prêtera son intranet de 700 PC au projet. Le BRGM est l'institut français de recherche en géologie. Il conduit des études de géophysique, sur les risques naturels, la qualité de l'eau, et la pollution (tous domaines qui nécessitent de fortes capacités de calcul).

Mandrakesoft, leader européen en Linux et logiciel Open source, bénéficie d'une expérience en informatique distribuée. La société contribue aux projets CLIC et HYADES, et édite Mandrakeclustering, une solution pour la construction rapide et facile de grappes de calcul. Mandrakesoft adaptera ses technologies aux besoins du projet.

Les applications possibles de ce projet ne se limitent pas au calcul scientifique, même si de nombreux centres de recherches ne manqueront pas de s'intéresser à une technologie qui peut les aider à utiliser leur infrastructure informatique de façon optimale. Des éléments clés du système d'information des entreprises nécessitent du calcul intensif : le data-mining et le CRM par exemple (Customer Relationship Management).

"L'idée de mobiliser les cycles processeurs perdus des postes de travail n'est pas entièrement nouvelle. Le projet SETI, par exemple, la met en pratique depuis des années. Mais leurs technologies, et d'autres similaires, sont loin d'être aussi flexibles que IGGI. Un système IGGI aura toutes les capacités d'un cluster Linux, mais ce cluster évoluera constamment en fonction des ressources disponibles. C'est très excitant de participer à un tel projet", commente François Bancilhon, Directeur Général de Mandrakesoft.

IGGI est financé par le Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.

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